17/20 Voyage en Afrique sur les traces de Rimbaud

En réalité, ces textes ont été écrits par un jeune admirateur de Rimbaud nommé Adrien. Verlaine, l'amant de Rimbaud, est furieux de cette tromperie et la dénonce avec véhémence.
Adrien, vu comme un usurpateur, devient la risée du milieu intellectuel parisien. Il décide alors de fuir en partant sur les traces de Rimbaud qu'il admire par-dessus tout. Grâce à Anatole Baju, rédacteur en chef de la revue Le Décadent, il apprend que le poète maudit est parti à Aden au Yémen.
Après être passé par Charleville pour y rencontrer la famille du poète, Adrien prend la direction de Marseille afin d'embarquer vers la péninsule arabique.
Sur l'ensemble de l'album, le dessin de Benjamin Flao se partage donc entre la grisaille, associée aux désillusions rencontrées dans les villes de Paris ou Charleville, et l'intense lumière, symbolisant l'espoir et la quête, de l'Afrique.
Ce dessinateur, rompu aux techniques du carnet de voyage, montre un talent considérable à travers ses dessins mêlant graphite, encre et aquarelle. La couverture à elle seule attire l'œil par sa puissance créatrice et montre déjà la maîtrise de Flao.
En s'arrêtant sur certaines cases, on constate souvent des sortes de gribouillis à la mine graphite. Ces traits, effacés ensuite par beaucoup de dessinateurs, sont volontairement conservés ici. Ils rajoutent du caractère à la composition et font partie intégrante du style vif et acéré de l'auteur.
Lorsque le voyage d'Adrien débute en Afrique, la palette des couleurs explose. Benjamin Flao maîtrise superbement la technique de l'aquarelle et ses quelques cases représentant la mer, sujet ô combien difficile, sont renversantes dans le rendu !
Le scénario, quant à lui, traite, à travers quelques digressions oniriques, la quête personnelle d'Adrien. Il fait appel à l'imagination du lecteur par le biais des différentes interprétations qu'il peut offrir.
[Critique publiée le 03/09/17]
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